Le temps

Et si le temps était plus que de l’argent ?

En 1748, Benjamin Franklin aurait dit à un jeune marchand: « Remember that time is money. », en français « Rappel toi que le temps c’est de l’argent. » puis au fil du temps cette phrase est devenue l’adage de tous. Mais en réalité le temps est-il vraiment de l’argent ? Une unité que l’on débourserait dans le but de s’enrichir ? Ou alors le temps serait-il plus que cela ? Une possession individuelle que chaque personne à loisir de dépenser comme bon lui semble sans rendre compte à personne ? En brûlant les étapes et en avançant bien plus loin dans le questionnement, les inégalités de ce monde ne viendraient-elles pas du fait qu’il y ai d’un côté des riches qui profitent du temps des autres du fait de leurs richesses et de l’autre des pauvres obliger de donner de leur temps pour gagner de l’argent pour profiter eux-mêmes du temps des autres ? Là encore il m’est facilement possible de dériver en vous expliquant que de cette chaîne résulte un état d’esprit fortement individualiste, ne permettant plus de donner de son temps sans paraître attendre quelque chose en retour. Or, la vraie beauté d’un geste ne provient-elle pas de sa gratuité et du temps qu’on y consacre ? En se basant sur le temps et non sur l’argent, en redonnant sa véritable valeur au temps ne serions-nous pas égaux ? Et si la gestion de cette ressource était le fait de tous nos problèmes; la limite que la nature nous impose, à nous et à nos semblables ? Ah, tant de questions ! Et si peu de « temps » pour y répondre pourrait-on dire pour adoucir le ton et permettre de mieux analyser le temps. Vous l’aurez peut-être compris, je m’attaque à un monument colossal, le temps.

Penchons-nous sur la première question qui nous vient surement tous à l’esprit après cette introduction, qu’est-ce que le temps ?

Le temps. En français, ça peut être 7°C un Mercredi soir nuageux du mois de février 2015 à 22h39 comme ça peut être, comme le dit fort bien Wikipédia: un concept développé par l’homme pour appréhender le changement dans le monde (ndl: Il me vient à l’esprit après relecture de cet article que l’on pourrait en 2015 définir l’argent pour la majorité des personnes qui nous gouvernent comme précédemment pour le temps). On peut aussi approcher cette notion de temps par son étymologie, le mot temps proviendrait du latin tempus, de la même racine que du grec τεμνεῖν, temnein, couper, qui fait référence à une division du flot du temps en éléments finis. Temples (templum) dérive également de cette racine et en est la correspondance spatiale (le templum initial est la division de l’espace du ciel ou du sol en secteurs par les augures). Enfin, « atome » (insécable), du grec ἄτομος (non coupé, indivisible) dérive également de la même racine.

La deuxième question qui nous vient à l’esprit est toute naturelle, qu’est-ce que l’argent ?

L’argent. Wikipédia nous offre la encore diverses étymologies, dont quelques-unes que j’ai sélectionnées :

  • En Assyrie, en Égypte, l’intermédiarat existait, et, aussi, le prêt avec intérêt. Les paysans, manquant de blé, empruntaient des lingots d’or ou d’argent pour s’en procurer ; puis, quand il leur fallait rendre ces lingots, ils vendaient la récolte à perte, naturellement, à des trusteurs qui devinrent peu à peu maîtres du marché. — (Victor Méric, Les Compagnons de l’Escopette, Éditions de l’Épi, Paris, 1930, p. 172) ndl: Vieux livre très intéressant à lire de toute urgence.
  • Ressource monétaire sous forme de pièces de monnaie dans ce métal.
  • Les vieilles danses et les jeux marquisiens ayant été supprimées, l’argent que donnaient aux indigènes la récolte du copra et la culture de la vanille ne pouvait leur procurer aucun plaisir. — (Alain Gerbault, À la poursuite du soleil; tome 1 : De New-York à Tahiti, 1929).

À l’argent l’on associe valeur, car bien entendu que serait l’argent sans valeur ? La valeur donnée à l’argent dépend de plusieurs paramètres que l’on peut s’amuser à chercher, comme, la confiance qu’on lui porte, sa disponibilité à travers le monde, le nombre de ses utilisateurs, l’état de ses utilisateurs, sa quantité, etc.

Nous allons maintenant nous secouer les méninges ! Si le temps c’est de l’argent, alors l’argent c’est du temps ? Or l’argent peut être créé, produit ! Or si nous rajoutons de nouveaux billets, comment allons-nous ajouter du temps associé à cet argent ? Une piste ? Oui bien sûr… l’inflation ! Mais l’inflation n’est autre que la dévaluation de l’argent qui nous a été donné en échange du temps mis en œuvre. Le raisonnement ici est biaisé car un objet d’art peut avoir un prix qui représente du temps, mais peut aussi gagner en valeur en laissant passer le temps, beaucoup d’autres contres exemples pourront-être trouvé. Ce qui revient à dire que oui l’argent c’est du temps, mais non le temps n’est pas de l’argent, le temps est supérieur à l’argent.

Temps > Argent

Celui qui pense que le temps c’est de l’argent s’attend à pouvoir acheter le temps des autres et si besoin vendre le sien, or celui qui s’enrichit n’est pas celui qui vend son temps mais celui qui vend ses compétences, ses réalisations, le prix alors ne dépendant plus du temps passé mais de la rareté de l’offre. Un chanteur célèbre s’enrichira, un ingénieur brevetant et rendant non copiable ou irremplaçable son invention tant désirée s’enrichira, un artiste célèbre s’enrichira.

 

Les axes de réflexions suivant pourront être abordés:

Au XXIème siècle prenons-nous assez conscience du temps et de sa valeur, j’entends par la sa valeur non-monétaire par opposition à la valeur monétaire qu’on lui porte.

Le passé, le présent, le futur -> si on ne maîtrise pas les 3 on en viendrait à perdre une partie de cette somme qui nous appartient ?

Le dieu horloger ?

La clepsydre

La manière d’utiliser son temps ?

Perdre son temps ?

L’invention du temps, depuis quand nous nous soucions du temps qui passe ?

Il y a un temps pour tout, un temps de pleurer, un temps de rire, un temps à se lamenter et un temps de danser. La Bible, Extrait de l’ecclésiastique. Pourquoi faut-il scinder le temps ?

Les relations sociales -> cette manière de donner de son temps et de son énergie, mettre en opposition les égoïstes et ses antonymes : altruiste, bienfaisant, charitable, désintéressé, galant, généreux, gentil, large, mutuel, officieux, philanthrope. Ces deux opposés auraient-ils une vision du temps, de leur temps différent ?

Bilan, le temps au « fil du temps » à selon mon avis perdu sa valeur « universelle » pour gagner dès 1748 ce sens d’argent, de quelque chose de monnayable, …

Ce que nous pouvons faire pour se « donner le temps ».

 

Ceux qui attendent et ceux qui agissent

Il y a ceux qui attendent et ceux qui agissent, je suis de ceux qui attendent, qui attendent puis agissent, qui agissent aussi loin et aussi fort qu’a était leur attente. Pour atteindre le sommet, le sommet d’un idéal, d’un idéal que nous avons pris le temps de concevoir, de concevoir et d’entrevoir, d’entrevoir et de percevoir, de percevoir, percevoir quoi ? Les obstacles; les mensonges; les pièges; qui parsèment notre chemin à venir, long et sinueux, un chemin à peine visible mais toujours sous nos pas. Sans même le savoir il y a ce déclenchement, ce déclenchement lent mais entreprenant, c’est l’enclenchement d’une utopie et de son épanchement, à vous, aux autres, à moi, à moi qui me suis fidèle depuis tout ce temps, ce temps qui fait de nous ce que l’on est, ou si je peux me permettre ce que nous voulons être.

Comment je me passe (ou presque) de Google et des autres.

L’actualité des derniers mois dans le mode du logiciel libre en France a été marqué par la campagne « Dégooglisons Internet » de Framasoft. Je ne peux que saluer leur initiative, les remercier pour les articles du Framablog (dont je suis avide lecteur) et leur souhaiter une bonne route (longue mais libre).

Le libre; je suis définitivement tombé dedans depuis maintenant six années environ. Tout commence par le navigateur, ensuite le système d’exploitation, puis avec les années, on ressent le besoin d’aller plus loin. De se passer progressivement de tous ces services en ligne gratuits dont nous sommes le produit, ou de simplement ne pas y mettre les pieds.

Faisons le point.

Aujourd’hui, je reste encore « lié » à deux acteurs majeurs: Google et Twitter. Je me suis débarrasser des autres, comme Dropbox que j’ai utilisé pour partager des documents avec mes collègues de projets durant mes études d’ingénieur. Tout le monde n’étant pas prêt à écrire un rapport de projet en LaTeX et à utiliser git pour gérer ses versions, même en filière informatique.

Côté réseaux sociaux, j’avais toujours pensé ne jamais créer de compte Facebook, j’ai pourtant fini par le faire avec méfiance. Celui-ci a duré une année avant que je finisse par en demander la suppression. Je reste plus tolérant avec Twitter. Bien sûr, il serait préférable d’héberger soi-même ses tweets, mais les messages étant publics et avec ce principe en tête, on sait que les choses que l’on publie pourront être utilisées par tout un chacun. Les problèmes de « vie privée » interviennent donc beaucoup moins, ce que l’on écrit, on est prêt à le partager avec internet.

Venons-en maintenant à Google… Si je dispose bien d’un compte Google dont je peux tout juste vous donner l’adresse mail, c’est que j’ai toujours limité mon utilisation des services Google au strict minimum, c’est-à-dire : l’accès au PlayStore depuis mon téléphone Android. Je n’utilise pas leur service de mail, ni leur réseau social, m’abstiens de synchroniser quoi que ce soit et ne stocke pas de document sur leurs serveurs.
Actuellement, ma principale préoccupation se situe du côté d’Android, Google étant en train de verrouiller le code des applications de base du téléphone. De plus, j’ai récemment appris que Google me géolocalise périodiquement dès que j’active la fonctionnalité GPS (maps.google.com/locationhistory pour voir vos déplacements). Par ailleurs, j’utilise assez peu d’applications provenant du PlayStore, mon dépôt de référence étant F-Droid, d’où proviennent 90% des applications que j’utilise quotidiennement. Je surveille également avec intérêt l’évolution de FirefoxOS, quitte à tenter le portage du système sur mon téléphone si l’occasion se présente.

Côté mail, je dépends pour le moment d’un fournisseur d’accès internet auquel je fais de moins en moins confiance pour la gestion de ma correspondance numérique. J’envisage donc à terme d’héberger mon propre serveur mail et espère que CaliOpen pourra faire l’affaire. Le mail restant un service critique, je continue la phase d’étude pour le moment.

Enfin, évoquons rapidement la recherche en ligne. Se passer de Google reste difficile car celui-ci propose généralement les résultats les plus cohérents. J’utilise donc DuckDuckGo comme moteur principal et, lorsque celui-ci ne fait pas l’affaire, l’ajout d’un simple !g me permet d’être redirigé en toute simplicité vers les résultats Google.

Résumons à présent les outils qui me permettent de pratiquement me passer de ces grands fournisseurs de services.

  • Owncloud: Pour le stockage et le partage de fichiers en ligne, la synchronisation des contacts et de l’agenda, et également comme gestionnaire de flux RSS.
  • Etherpad: Pour l’édition collaborative de document en ligne.
  • Diaspora*: Comme réseau social décentralisé mais que j’utilise peu pour le moment.
  • Gitlab: Pour la gestion de code source et la création de dépôts privés.
  • F-Droid: Pour l’accès à des applications téléphones sous licence libre.
  • Wallabag: Comme outil de Read-it-later.
  • OpenStreetMap: En lieu et place de Google Maps.
  • DuckDuckGo: Pour la recherche en ligne.

Je pense avoir atteint un premier stade dans ma quête de décentralisation. J’ai assez peu d’interactions avec tous ces cultivateurs de données personnelles. Il me reste néanmoins du pain sur la planche pour continuer à me libérer de tous ces services privateurs, notamment pour le mail, l’OS téléphone et la recherche en ligne. Le voyage se poursuit, mais l’avenir semble prometteur.