Quelques points de réflexions concernant la question de l’autonomie énergétique, plus particulièrement en électricité. Autonomie au sens de produire en majorité l’énergie que l’on utilise.
On distingue deux façons d’utiliser l’énergie auto-produite. En premier lieu, on parlera d’auto-consommation, où l’énergie électrique produite (par des panneaux solaires, une éolienne, …) est réinjectée directement dans le réseau, parfois contre rétribution. Dans ce cas-là, l’énergie produite est directement consommée au niveau de l’habitation. En cas de surplus, l’énergie restante profite aux utilisateurs à proximité. La deuxième façon de gérer sa production électrique, consiste à la stocker dans des batteries, afin de pouvoir l’utiliser au moment voulu. Énergie immédiate, ou énergie pilotée, l’un n’excluant pas l’autre. Il doit être possible de faire de l’auto-consommation et de stocker le surplus dans des batteries.
Petit regard sur la norme « RT2020 », à priori en préparation, mais dont je n’arrive pas à mettre la main sur un seul brouillon de texte pour en connaître le contenu exact. De nombreux sites mentionnent l’obligation de passer à la construction de bâtiment « à énergie positive », c’est-à-dire que le bâtiment va produire plus que ce qu’il ne consomme. Pourquoi pas. L’idée ne me semble pas mauvaise à première vue, mais soulève quelques questions. Questions que se posent certainement toutes personnes ayant envisagé la production de courant pour une utilisation à l’échelle d’un logement.
Le problème principal de l’auto-consommation électrique sans stockage qui m’apparaît, réside dans le mode de production des énergies renouvelables et l’organisation de nos sociétés modernes. En effet, dans un monde où le lieux de travail est situé à plusieurs kilomètres, ou dizaines de kilomètres du lieu d’habitation, et donc de production de l’énergie, et en ajoutant à cela des horaires de travail simplifiés de 9h à 17h. Ajouter le temps de trajet domicile – travail et vous obtenez une habitation majoritaire vide au moment des pics de production de la dite habitation (moins vrai avec l’éolien et pour le cas du travail de nuit). Bref, si je prends une situation hypothétique inspirée de ma situation personnelle, en gros, il y a production d’énergie lorsque je suis absent, et lorsque je suis présent dans mon logement et que j’utilise donc de l’énergie, il n’y a pas, ou peu de production.
Pour utiliser l’énergie produite en journée et injectée dans le réseau car non consommée, il faut des centrales nucléaires, ou hydrauliques afin de me fournir de l’énergie lorsque j’en ai besoin et que je n’en produit pas. Si on liste les points de dépenses électriques continues dans un foyer classique, je trouve réfrigérateur/congélateur, chauffage (radiateur, ou électronique de chaudière), ventilation et enfin réseau ethernet (modem, routeur, switch, serveur). En fait, pour être certain de consommer la totalité de l’énergie produite, il faudrait alors sous-dimensionner l’installation, afin de s’assurer que toute l’énergie produite corresponde aux besoins minimum du logement.
Pas de solution tranchée donc, mais l’installation de quelques batteries est incontournable, si l’on souhaite bénéficier d’une réserve de courant en cas de coupure. Un peu comme un onduleur à l’échelle du logement, mais sans l’aspect correction du signal électrique. Pour la partie surplus de production, il serait juste que toute l’énergie injectée dans le réseau conduise à une rémunération, pas forcément à hauteur du prix d’achat d’énergie pilotée, ce qui ne semble pas toujours être le cas en cas d’installation de faible puissance (d’après les témoignages que j’ai pu lire ou entendre).
Je m’arrête ici pour cette première partie, qui pourra être développée par la suite, enrichie, prolongée, si le besoin ou l’envie se fait sentir.